Le site electricitymap.org diffuse une carte interactive qui permet de visualiser la consommation électrique en Europe et dans d’autres régions du monde, ainsi que la quantité de CO2 émise pour produire l’électricité, tout cela en temps réel. Un outil intéressant pour repérer rapidement les bons et les mauvais élèves dans la course à la neutralité carbone.
Constater en direct l’impact de la production électrique sur le climat
Créée en 2016 par la start-up franco-danoise Tomorrow, l’Electricity map permet de suivre en direct la consommation d’électricité dans le monde et l’intensité des émissions dégagées par kilowatt-heure (kWh). L’objectif derrière cet outil est de quantifier et de rendre largement accessible l’impact de la production électrique sur le climat.
Le site est alimenté en Open source, à partir des données publiques transmises par les opérateurs de réseau électrique, à savoir RTE (Réseau de transport d’électricité) pour la France, mais aussi des agences comme l’IRENA (Agence internationale pour les énergies renouvelables) ou encore la plateforme de transparence de l’information centrale de l’ENTSO-E (Réseau européen des gestionnaires de réseau [x] de transport d’électricité).
L’intensité carbone des consommations, dégagées par kWh, est également calculée en prenant en compte les importations/exportations d’énergie et le stockage d’électricité. Si à ses débuts, la carte ne renseignait que certains pays européens, elle s’est enrichie au fil des années pour aujourd’hui couvrir 108 pays répartis dans le monde entier.
La carte représente ainsi chaque pays renseigné d’une certaine couleur, allant du vert pour les plus vertueux au noir pour les plus pollueurs. Il suffit de cliquer sur le pays de son choix pour voir s’afficher une fiche descriptive dans laquelle sont détaillés le mix énergétique, la quantité d’émissions carbonées ainsi que celles générées par l’importation et l’exportation d’électricité.
Les données sont actualisées toutes les cinq minutes. Une version « pro » du site permet d’accéder à l’historique carbone des dernières 24 heures, ainsi que celui concernant l’origine de l’électricité.
L’électricité française parmi les plus propres d’Europe
Cette carte de l’électricité est un bon moyen d’identifier d’un rapide coup d’œil les pays en retard dans la transition attendue vers un modèle énergétique décarboné, solution à adopter pour répondre aux exigences qu’impose la lutte contre le changement climatique fixées par l’accord de Paris, scellé par la communauté internationale fin 2015.
Apparaissant en vert foncé sur la carte, la France fait partie des pays les moins contributeurs aux émissions carbonées, grâce à une énergie produite à près de 70 % par le nucléaire, peu émetteur de CO2. La France compte également 20 % d’énergies renouvelables, dont 10 % sont produits par des centrales hydrauliques.
Avec 79 g de CO2 dégagés par kWh, la France présente ainsi une production d’électricité parmi les plus propres d’Europe, après la Norvège (28 g) ou encore la Suède (27 g), deux pays qui recourent massivement à l’hydroélectricité.
L’Allemagne émet quant à elle 402 grammes par kWh, ce malgré une part de 39 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique, mais un charbon presque tout aussi présent (34 %). Le Danemark a beau également privilégier les sources d’origines renouvelables pour produire son électricité (85 %), son intensité carbone atteint 155 grammes par kWh, du fait d’un niveau d’importation d’énergie de près de 30 %.
La Pologne apparaît sur la carte comme le plus gros pollueur d’Europe, avec 618 grammes de CO2 rejetés par kWh, un bilan carbone lourd marqué par un modèle énergétique dépendant à 65 % du charbon.
>> Pour consulter la carte, rendez-vous sur www.electricitymap.org.