Alors que tous les secteurs d’activité subissent actuellement les conséquences de la crise sanitaire liée à l’épidémie de coronavirus, les perspectives d’évolution de la filière électrique annoncées par le gouvernement se veulent rassurantes. 200.000 emplois supplémentaires pourraient ainsi être créés à l’horizon 2030, des créations portées majoritairement par la rénovation énergétique.
De nombreuses transformations à venir
Lourdement touchées par la crise sanitaire, les entreprises du bâtiment ont repris progressivement le chemin des chantiers il y a quelques semaines dans un environnement de travail beaucoup plus contraignant. Un retour loin d’être évident pour tous les professionnels du secteur qui redoutent désormais la faillite et les licenciements, après plusieurs mois d’activité à l’arrêt, et une reprise des interventions au ralenti.
Afin de contrer la faiblesse des dispositions prévues par le gouvernement pour relancer l’activité du BTP, la CAPEB a transmis le mois dernier aux parlementaires plusieurs propositions censées donner aux entreprises, et plus particulièrement aux PME/TPE, les moyens de traverser cette crise sans craindre la fatalité d’un dépôt de bilan.
Si le gouvernement n’a pas encore donné suite à cette série de préconisations, les premiers résultats de l’Engagement de Développement de l’Emploi et des Compétences (EDEC) laissent toutefois espérer un rebond d’activité, et une augmentation significative des emplois ces prochaines années.
Mené sous l’égide du ministère du Travail, l’EDEC consiste en un contrat d’étude prospective qui permet d’appréhender de manière concrète les évolutions à venir des emplois et des compétences de la filière électrique.
Les éléments dévoilés dans le cadre de l’EDEC anticipent de réelles transformations de la filière électrique à l’horizon 2030. L’évolution du mix énergétique vers davantage de production renouvelable, la montée en puissance du bâtiment durable et connecté, la démocratisation de la mobilité électrique et de la ville intelligente, sont autant de facteurs qui auront un impact sur l’emploi dans le secteur énergétique.
Selon l’étude, ces transformations permettront de créer 200 000 emplois d’ici à 2030, à condition de suivre la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Parmi ces nouveaux emplois, 80 000 seront mobilisés par la rénovation énergétique et 60 000 par les énergies renouvelables.
Pour les fédérations et associations professionnelles de la filière électrique (FFIE, IGNES, SERCE, GIMELEC, etc.), qui se font l’écho de ces résultats dans une communication commune, la transition énergétique doit engager une transformation des métiers et des compétences pour répondre aux nouveaux besoins, ce qui nécessitera d’adapter l’offre de formation professionnelle continue.
Un secteur stratégique pour relancer l’économie
Avant de miser sur le dynamisme annoncé de la filière électrique pour accompagner les grands changements de société à venir, le gouvernement peut dès aujourd’hui s’appuyer sur un maillage d’entreprises dense, incontournable pour relancer l’économie du pays.
Le secteur électrique rassemble en effet 30 000 entreprises, de toutes tailles, réparties sur l’ensemble de la chaîne de valeur, de l’entreprise unipersonnelle à la multinationale, dont plus de 40 % sont des PME-TPE.
La filière compte ainsi 600 000 emplois qualifiés et pérennes dans tout le territoire national. 300.000 interviennent sur le système électrique (production, transport, distribution et fourniture d’électricité), 220 000 dans le bâtiment, 40 000 dans l’industrie et 40 000 dans les infrastructures de la ville et de la mobilité.