D’après le bilan électrique 2019 publié par RTE, la consommation d’électricité des Français a diminué de 0,5 %, l’année dernière, pour atteindre son plus bas niveau depuis dix ans. Un recul que le gestionnaire du réseau électrique français explique notamment par la douceur des températures, mais aussi par les actions mises en place pour permettre aux bâtiments et aux équipements de gagner en efficacité énergétique.

La consommation brute d’électricité a atteint 474 TWh en 2019, soit une baisse de 1 % par rapport à 2018. Afin de mieux étudier les fluctuations structurelles de cette consommation, RTE a pris en compte les aléas météorologiques dans son analyse, pour une consommation électrique révisée à 473 TWh, soit une diminution de 0,5 % comparé à l’année dernière.

Si la chute du niveau de consommation peut sembler en premier lieu anecdotique, elle s’inscrit dans une tendance de stabilisation de la consommation d’électricité observée depuis 2010.  Depuis cette date, on assiste en effet à un ralentissement de la croissance de la demande d’électricité qui s’établit à un niveau nul, observe RTE.

Pour le gestionnaire de réseau électrique, ce phénomène marquerait les premiers résultats de la politique de transition énergétique appliquée par le gouvernement. Les actions d’efficacité énergétique menées en direction des bâtiments, et les efforts entrepris pour améliorer la performance énergétique des équipements permettent en effet à la France de satisfaire aujourd’hui la demande d’énergie tout en réduisant les besoins en électricité.

Le ralentissement de la croissance économique a également impacté la consommation d’électricité. Le bilan RTE met notamment en cause l’effet négatif des mouvements sociaux de la fin d’année sur la demande d’énergie, tout comme celui de la tertiarisation de l’économie, « les services étant de quatre à cinq fois moins consommateurs d’électricité que le secteur industriel à niveau de production équivalent », précise le rapport.

Les émissions carbone diminuent de 6 %

La consommation d’électricité n’est pas le seul indicateur à connaître un certain repli. En 2019, la production totale d’électricité a elle aussi en recul de 2 % par rapport à 2018, pour atteindre 537,7 TWh.

Le parc nucléaire a ainsi réduit sa production de 3,5 % (379,5 TWh), faute de disponibilité suffisante. Même chose du côté du parc hydraulique qui a vu sa production décliner de 12 % (60 TWh) en raison de conditions météorologiques défavorables, quand la part du charbon dans la production d’électricité a plongé de près de 72 %.

Ces résultats négatifs ont toutefois été compensés par un essor de la production d’énergie renouvelable, portée par une hausse des productions d’origine éolienne de 21,2 %, et solaire de 7,8 %. Le parc de production installé s’établit désormais à 135,328 MW, affichant une augmentation de 2,3 GW.

Malgré une hausse de la production thermique à partir du gaz (+24 %), l’envolée des EnR et la baisse de la consommation d’électricité permettent à la France de réduire ses émissions de carbone de 6 %.

Pour plus d’informations, voir le bilan électrique 2019