Partager :
Partager cet article :

Une critique récurrente contre la voiture électrique voudrait que cette dernière soit un désastre écologique, parfois plus polluante que certaines voitures thermiques. Dans la mise à jour 2022 de son comparatif de l’analyse de vie entre les voitures électriques et les véhicules thermiques, l’ONG Transport & Environment maintient ses conclusions : la voiture électrique présente un bilan carbone trois fois moins élevé qu’une voiture diesel ou à essence.

Une différence des émissions carbone de 83 % en France entre électrique et thermique

Qu’il s’agisse de la fabrication des batteries, de l’extraction des métaux rares ou encore de la production d’électricité, carbonée selon les pays, les arguments pour contester l’avantage écologique de la voiture électrique sont nombreux. Sans fermer les yeux sur les problèmes environnementaux générés par le développement de la voiture électrique, avec la production et le recyclage des batteries au premier chef, la mise à jour de l’étude met en lumière les impacts positifs du véhicule électrique en matière d’impact carbone.

Dans cette étude, l’ONG Transport & Environment mesure les émissions de gaz à effet de serre des voitures électriques tout au long du cycle de vie (de l’extraction des matières premières au recyclage) en prenant en compte les modèles énergétiques de plusieurs pays européens. L’importance du mix énergétique national et la source énergétique servant à produire la batterie modifient grandement les réductions d’émissions de CO2. Cependant, tous les scenarii analysés attestent d’un bilan carbone des voitures électriques nettement meilleur que celui des modèles thermiques, même dans les configurations les plus défavorables.

Ainsi, une voiture électrique avec une batterie produite en Chine et roulant en Pologne, encore très dépendante du charbon ; le gain en matière de CO2 reste largement en faveur de l’électrique, avec -37 %.

En France, où la production électrique est très largement décarbonée, le gain d’émissions se situe dans le haut de la fourchette en termes d’efficacité, - 83 %, au même niveau que la Suède, la championne d’Europe en la matière.

De son côté, Carbone 4, institut spécialisé dans les enjeux énergie et climat, tire les mêmes conclusions, et souligne que le moment où la voiture électrique devient plus vertueuse que le modèle thermique se situe au-delà de 30 à 40 000 kilomètres d’utilisation ; et pour qu’elle produise tous ces bénéfices attendus, elle doit être utilisée pendant 18 à 20 ans.

Un simulateur pour comparer le bilan carbone de votre véhicule

Rassurantes quant à la place donnée à la voiture électrique dans la transition énergétique, ces études se basent sur des données qui évoluent au fur et à mesure des avancées technologiques et des politiques en faveur de la mobilité durable mises en place dans les différents pays étudiés.

Plusieurs facteurs permettent en effet d’envisager une diminution progressive des émissions de gaz à effet de serre, comme l’allongement de la durée de vie des batteries et leur recyclage, ou encore la montée en puissance des énergies renouvelables en France et dans le reste du monde qui vont contribuer à décarboner le mix énergétique global.

La stratégie de développement de la mobilité propre (SDMP) est à la mobilité ce que la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) est au mix énergétique : un document de pilotage des évolutions énergétiques à venir et qui établit les priorités d’action du gouvernement. Selon la SDMP, pour la période 2019-2028, la croissance des ventes de véhicules électriques (particuliers, hybrides, petits utilitaires) devrait se poursuivre pour atteindre 5,3 millions de véhicules.

En septembre 2023, les ventes de véhicules électriques représentaient 25,5 % du marché, en croissance de 34,5 % par rapport à septembre 2022. Fin 2023, on compte plus de 1,4 million de véhicules électriques en circulation en France (100 % électriques et hybrides confondus*).

Pour aller plus loin dans la pédagogie, Transport & Environment a développé un outil basé sur l’ensemble des données de l’étude qui permet de comparer l’impact carbone d’une voiture électrique à celui d’une voiture à essence ou diesel, en fonction de plusieurs critères. A titre d’exemple, en choisissant un petit véhicule type Renault Clio, la version électrique émettra quatre fois moins que son homologue à essence, 47 g/km contre 215 g/km.

* Avere-France