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Passoires thermiques : de quoi parle-t-on ?

Publié le 08 septembre 2020

Présenté début septembre par le gouvernement, le plan de relance économique prévoit notamment une enveloppe de 30 milliards d’euros pour la transition énergétique, dont 7 milliards seront consacrés au financement de la rénovation des bâtiments publics et privés, avec en ligne de mire les passoires thermiques. Mais, de quel type d’habitat s’agit-il exactement ? Combien de logements sont concernés ? Un document de travail du Commissariat général au développement durable permet de faire le point sur le sujet.

Des données nécessaires au fléchage des futurs investissements

Présenté par le Premier ministre Jean Castex comme un puissant accélérateur de la transition énergétique, le plan de relance économique consacre la rénovation énergétique des bâtiments comme un axe clé de sortie de crise. Une enveloppe de 4 à 5 milliards d’euros doit ainsi être débloquée pour la rénovation des bâtiments publics (écoles, universités, mairies, etc.), quand 2 milliards d’euros seront investis pour aider les particuliers à financer leurs travaux via le dispositif «MaPrimeRénov ».

Parmi les logements visés en priorité par la politique de rénovation des bâtiments, les passoires thermiques s’imposent comme un levier essentiel pour atteindre les objectifs d’économies d’énergie du projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), et améliorer les conditions de vie des Français occupant ces logements mal isolées.

Afin de bien suivre les objectifs de la France et de piloter efficacement la politique de rénovation énergétique, il est nécessaire d’observer correctement les performances énergétiques du parc de logements. C’est en ce sens que le service des données et études statistiques (SDES) du Commissariat général au développement durable a réalisé un état des lieux du parc de logements par classe de consommation énergétique.

Pour son rapport, le Commissariat général au développement durable (CGDD) s’est appuyé sur une méthode d’estimation exploitant les données des diagnostics de performance énergétique (DPE) collectées par l’Ademe.

Un nombre de passoires thermiques revu à la baisse

D’après l’étude, la France comptait 4,8 millions de passoires thermiques sur les 29 millions de résidences principales recensées en France au 1er janvier 2018. Ces logements très énergivores, avec des étiquettes F et G sur le DPE, représentent ainsi 17 % de l’ensemble du parc de logements.

Quant aux logements peu énergivores, ceux ayant une étiquette A et B du DPE, ils sont 1,9 million, soient 6,6 % du parc.

Les chiffres annoncés sont bien en dessous de ceux issus de l’enquête « Performance de l’Habitat, Équipements, Besoins et Usages de l’énergie » (Phébus) réalisée en 2013, et qui avait constitué le premier dispositif d’observation statistique des performances énergétiques des logements. Selon ce rapport, les passoires thermiques représentaient 31 % du parc de logements, une surestimation qui pourrait s’expliquer par un échantillon relativement restreint de l’enquête de 2013 et le faible taux d’acceptation de réalisation de DPE par les ménages à cette période.

Des logements plus répandus en zone rurale

Les données communiquées dans l’étude permettent d’en savoir plus sur la typologie des passoires thermiques. On apprend notamment que les logements très énergivores sont plus fréquents parmi les maisons individuelles que dans les logements situés en habitat collectif.

Les logements plus petits font également partie de ceux qui consomment le plus d’énergie. 36 % des logements de moins de 30 m² ont en effet une étiquette F ou G, une part qui tombe à 13 % pour les logements de plus de 100 m².

Concernant leur localisation, l’enquête indique que les passoires thermiques sont plus présentes dans les départements ruraux ou montagneux. Des départements comme la Creuse, la Nièvre, ou encore le Cantal concentrent plus de 40 % de logements très énergivores.

Par ailleurs, les départements où le climat est plus doux, où les besoins en chauffage sont moins importants, sont davantage épargnés par le phénomène de passoires thermiques. Ces dernières ne comptent par exemple que pour 6 % des logements dans les Pyrénées-Atlantiques ou en Gironde.

D’après l’enquête, le parc social est moins énergivore que le parc privé, le premier affichant 7 % de logements avec des étiquettes F et G, contre près de 19 % pour le deuxième. Un chiffre qui passe à 23 % pour le parc de logements locatifs, contre 17 % pour les logements occupés par leur propriétaire.

À ce titre, l’élargissement du dispositif « MaPrimeRénov’ » aux propriétaires-bailleurs devrait permettre de réduire cet écart, en invitant ces derniers à entreprendre des travaux d’isolation pour les biens qu’ils louent.

>> Pour consulter le document de travail du Commissariat général au développement durable, cliquez ici.

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