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Avec la fin de l’ARENH (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique), beaucoup redoutaient une flambée des tarifs. Pourtant, les perspectives 2026 s’annoncent plus calmes qu’attendu : nouveau cadre de régulation, mécanisme de protection et production nucléaire plus disponible. Promotelec fait le point pour vous aider à y voir clair.
L’ARENH permettait depuis 2011 aux fournisseurs alternatifs, d’acheter une part de la production d’EDF à prix encadré pour soutenir la concurrence. La disparition de ce dispositif au 31 décembre 2025 suscite quelques inquiétudes : sans prix encadré, les prix de l’électricité vont-ils s’envoler ? Mais l’État et la commission de régulation de l’énergie (CRE) ont présenté les grandes lignes d’un nouveau modèle de régulation, destiné à cadrer les prix et à sécuriser les investissements d’EDF. Ce cadre n’est pas encore finalisé, mais son architecture donne des perspectives plutôt stables pour 2026, notamment grâce au retour en production du parc nucléaire.
Le contexte : fin de l’ARENH, mais nouveau cadre de protection
Mis en place en 2011, l’ARENH obligeait EDF à vendre jusqu’à 100 TWh par an d’électricité nucléaire aux fournisseurs alternatifs, à un prix de 42 €/MWh. Avec sa fin programmée, beaucoup redoutaient un passage intégral au marché de gros européen. Mais bonne nouvelle : même si l’ARENH disparaît, un nouveau mécanisme prend le relais. La loi de finances pour 2025 a créé le versement nucléaire universel (VNU), désormais intégré au Code de l’énergie. Concrètement, lorsque les revenus tirés de la production nucléaire dépassent certains seuils, une minoration automatique s’applique sur le prix facturé au consommateur final.
Ce principe est inscrit dans les articles L337-3 à L337-3-6 du Code de l’énergie, qui prévoient notamment que cette réduction apparaisse sur la facture sous une ligne spécifique. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) propose chaque année le montant unitaire de cette minoration, fixé ensuite par arrêté ministériel. L’objectif est clair : amortir les variations du marché et éviter des hausses trop brutales lorsque les prix s’écartent du coût réel de production.
Des facteurs de stabilité à long terme
Au-delà du changement de dispositif, plusieurs éléments jouent en faveur d’une certaine stabilité pour 2026. Là encore, on parle de signaux. D’abord, la CRE a publié en septembre 2025 une évaluation du coût complet du nucléaire historique : 60,3 €/MWh pour la période 2026-2028.
Ce chiffre ne correspond pas à un tarif payé par le particulier, mais à une référence économique : il servira de base au nouveau mécanisme de régulation afin d’éviter que les prix ne s’éloignent trop du coût réel de production.
La disponibilité du parc nucléaire s’améliore également. Dans son rapport, la CRE retient pour 2026-2028 une trajectoire de production d’environ 362 TWh, un niveau supérieur à celui observé en moyenne entre 2021 et 2024. Plus de production nationale, c’est mécaniquement moins de dépendance aux importations et un marché moins sensible aux variations européennes.
Enfin, le nouveau cadre post-ARENH repose sur trois piliers : un coût de référence pour le nucléaire, un mécanisme de redistribution lorsque les prix sont élevés, et la volonté affichée de limiter la volatilité pour les consommateurs. Autant de signaux qui permettent d’envisager 2026 comme une phase de transition plus lisible.
Comment garder la main sur sa facture
Même avec un tarif plus encadré, chacun peut agir pour garder la main sur sa facture. La régulation joue son rôle, mais les gestes du quotidien comptent tout autant.
Quelques leviers simples existent :
- Suivre sa consommation, grâce à son espace client ou aux données de son compteur communicant.
- Agir sur le chauffage, premier poste de dépense : réduire la température d’un degré ou ajuster les plages horaires suffit souvent à alléger sa facture. L’installation de thermostats connectés permet de réguler efficacement, et à distance, la température de chaque pièce en fonction de vos habitudes de vie.
- Profiter des heures creuses, lorsque le contrat le permet, pour l’eau chaude ou les appareils programmables.
- Installer un pilotage connecté de ses équipements électriques, optimise leur utilisation et leur consommation d’énergie.
- Améliorer l’isolation de son logement quand c’est possible : c’est l’un des moyens les plus durables pour contenir les dépenses d’énergie.
Ces quelques gestes et actions vous permettront de garder, en partie, la main sur votre facture d’énergie et de limiter les éventuels impacts à la hausse des coûts de l’électricité.
Pour en savoir plus sur les mécanismes du marché de l’électricité et les solutions pour réduire durablement votre consommation, consultez le centre de ressources Promotelec.
