Une mesure globalement bien intégrée
En vigueur depuis juillet 2017 pour les logements mis en location et présentant une installation électrique de plus de 15 ans, le diagnostic électrique obligatoire permet de vérifier l’état de l’installation électrique du bien loué afin d’identifier les éventuelles anomalies qui pourraient porter atteinte à la sécurité des personnes.
Après avoir étudié en 2012 l’efficacité du DEO en cas de vente d’un logement, Promotelec se penche cette fois sur les répercussions qu’a eues le dispositif sur l’amélioration de la sécurité électrique des logements en location.
Réalisée par l’Institut Kantar, l’enquête fait tout d’abord état d’une très forte notoriété du DEO, avec 84 % des propriétaires bailleurs qui déclarent être au courant de l’obligation de faire réaliser ce diagnostic, un niveau de connaissance dont disposent près de 60 % des locataires.
Plus de deux ans après son entrée en vigueur, la mesure semble encore présenter des marges de progrès dans son application, puisque 75 % des propriétaires bailleurs indiquent avoir remis le document à la signature du contrat de location, quand seulement 53 % locataires déclarent l’avoir reçu.
Les six point de sécurité, vérifiés lors de l’inspection réalisée pour établir le DEO, sont par ailleurs moins connus que le dispositif en lui-même. 66 % des propriétaires, et 42 % des locataires, indiquent en effet savoir sur quels éléments porte le contrôle de l’installation électrique.
Une fois délivré, le DEO est néanmoins généralement bien accueilli par les propriétaires bailleurs, qui sont 90 % à annoncer l’avoir lu, et 81 % à l’avoir compris. Côté locataires, le taux de compréhension du document atteint 64 % des répondants.
Quel effet DEO sur la réalisation des travaux ?
L’étude permet de tirer un premier bilan de l’impact du diagnostic sur la mise en sécurité des logements présentant des risques électriques.
Selon l’enquête, plus de 6 propriétaires sur 10 (63 %) ayant un DEO présentant des anomalies sur l’installation électrique de leur bien locatif, ont fait des travaux pour corriger ces défauts. Quant aux propriétaires déclarant ne pas avoir fait de travaux, 20 % d’entre eux font part de leur volonté d’engager les opérations qui permettront d’améliorer leur installation, et 15 % prévoient de confier cette mission à un électricien.
Concernant le choix du professionnel, l’étude nous apprend que la plupart des propriétaires se tourneraient d’abord vers une entreprise qu’ils connaissent, ou une société qui leur sera recommandée par quelqu’un de leur entourage.
Pour Florence Delettre, directrice générale de Promotelec, les résultats de cette étude sont encourageants. « Au moment où les usages de l’électricité se diversifient (connectivité, mobilité électrique), ils montrent que les propriétaires bailleurs sont bien sensibilisés à l’adaptation de leur installation électrique datant de plus de 15 ans. Pour Promotelec, il s’agit désormais de « poursuivre le travail de sensibilisation et d’améliorer la lisibilité des diagnostics, afin de renforcer le passage à la réalisation de travaux indispensables à la sécurité des locataires », précise-t-elle.
Mise à la terre et matériels vétustes en tête des anomalies relevées
Pour les propriétaires bailleurs, l’anomalie la plus couramment rencontrée est l’absence d’un dispositif de protection adapté pour détecter les fuites de courant (30 %), suivie par la présence de matériels vétustes (26 %), des défauts qu’on retrouve également dans les premières réponses apportées par les locataires, qui citent en revanche la vétusté des équipements en premier (38 %).
Ces données sont sensiblement identiques à celles déjà relevées lors d’une précédente étude réalisée par Promotelec en 2018 auprès des adhérents de la Fédération interprofessionnelle du diagnostic immobilier (FIDI) Pour connaître en détail les anomalies répertoriées sur les logements locatifs, publics comme privés.
L’enquête faisait déjà apparaître les problèmes de mise à la terre et de matériels vétustes en haut de la liste des anomalies identifiées dans les 5.000 DEO étudiés à cette occasion.
Combien ça coûte ?
L’estimation du montant des travaux nécessaires à la mise en sécurité de l’installation électrique d’un logement en location est globalement le même qu’on soit propriétaire ou locataire. 46 % des personnes interrogées, toutes cibles confondues, tablent sur un budget ne dépassant pas 1.000 euros, quand la fourchette 1.000 à 2.000 euros est avancée par 32 % des propriétaires et 40 % des locataires.
Pour consulter la synthèse de l’étude sur le diagnostic électrique à la location, cliquez ici.