Enjeu sanitaire majeur, la qualité de l’air intérieur s’impose également comme un vivier d’opportunités pour les installateurs électriciens. Le marché de la ventilation poursuit sa progression, porté par une règlementation de plus en plus active sur le sujet et une population davantage sensibilisée aux dangers de la pollution intérieure.
Au temps des bâtiments étanches à l’air
Longtemps peu considérée, la qualité de l’air intérieur fait désormais l’objet d’une attention particulière de la part des pouvoirs publics. Et pour cause. Nous passons en moyenne 80 à 90 % de notre temps à l’intérieur d’un bâtiment. Logement, lieu de travail, supermarchés, transports, notre quotidien se déroule majoritairement en espace clos. La crise sanitaire et les périodes de confinement qui ont suivi ont également mis le sujet de la qualité de l’air intérieur au centre des précautions à prendre pour garantir le bien-être de chacun.
Seulement, la volonté de généraliser un modèle de bâtiment performant, sobre en énergie, s’est accompagnée de progrès importants en matière d’isolation qui ont débouché sur des intérieurs hermétiques, où l’air est confiné et devient source de danger pour la santé.
L’air intérieur est en effet chargé de substances chimiques émanant des produits qui nous entourent et de nos habitudes (plastique, peinture, fumée de cigarettes, produits ménagers, cuisine, textile, chauffage, pollution extérieure), des facteurs polluants largement documentés par l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI).
Chaque année, la pollution de l’air intérieur cause environ 20 000 morts en France, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES)*. Un niveau critique qui en fait un enjeu de santé publique prioritaire pour le gouvernement, mais aussi un vaste terrain d’économies, le coût de la mauvaise qualité de l’air étant estimé à 19 milliards d’euros par an en France.
La qualité de l’air intérieur fait par ailleurs partie des critères pour qu’un logement soit considéré comme décent, ce dernier devant permettre une aération suffisante.
« Les dispositifs d'ouverture et les éventuels dispositifs de ventilation des logements sont en bon état et permettent un renouvellement de l'air et une évacuation de l'humidité adaptés aux besoins d'une occupation normale du logement et au fonctionnement des équipements », selon la règlementation.
La loi portant engagement national pour l’environnement a également rendu obligatoire la surveillance de la qualité de l’air intérieur pour certains bâtiments recevant du public sensibles. Depuis le 1er janvier 2018, les écoles maternelles, élémentaires et les crèches sont soumises à cette obligation qui impose notamment une évaluation des moyens d’aération de l’établissement.
En 2020, le dispositif réglementaire encadrant la surveillance de la qualité de l’air intérieur s’est appliqué aux centres de loisirs et aux établissements d'enseignement du second degré, avant de concerner tous les autres établissements dès 2023.
Logements : les règles pour améliorer la qualité de l’air intérieur
Avec l’arrêté du 22 octobre 1969, la ventilation devient générale et permanente avec balayage de l’air du logement.
L’arrêté du 24 mars 1982, modifié par l’arrêté du 28 octobre 1983, définit les débits à extraire. Il précise les débits minimaux pour chaque pièce, quel que soit le type de ventilation, selon la composition de l’habitation.
La RT 2012 impose aux constructions neuves de logements collectifs et aux maisons individuelles l’installation d’une VMC.
Un atout commercial
La qualité de l’air intérieur n’a plus rien d’anecdotique et mobilise aujourd’hui non seulement les efforts des pouvoirs publics mais aussi ceux des professionnels du secteur de la ventilation qui travaillent à l’élaboration de solutions toujours plus performantes pour garantir à chacun un environnement sain.
Le marché de la ventilation est en pleine croissance en France, une situation qui offre aux électriciens l’occasion de multiplier les interventions, réalisées notamment dans le cadre de rénovations.
Pour un électricien, se positionner sur la ventilation permet de profiter d’un secteur où la demande ne cesse de grandir et où il reste encore beaucoup à faire. L’Observatoire de la qualité de l’air intérieur précise en effet que « la moitié des logements a été construit avant 1967 et ne sont pas équipés de systèmes de ventilation parce qu’ils ne sont pas soumis aux exigences réglementaires instaurant le principe de la ventilation générale et permanente ».
Dans le neuf, le développement de bâtiments de plus en plus étanches favorise également le besoin d’une aération efficace qui réponde aux exigences règlementaires.
La ventilation est également un poste qui permet à l’installateur électricien de valoriser son rôle de conseil auprès du client.
En cas d’absence de ventilation, le professionnel peut conseiller son client sur les différentes solutions disponibles pour équiper son logement en respectant les contraintes du lieu. Si le logement possède une VMC, l’électricien peut encourager son client à faire vérifier son installation, voire aller jusqu’à lui proposer un contrat de maintenance.
* Étude 2014 de l’ANSES
>> Pour en savoir plus sur la qualité de l'air intérieur.
>> Pour en savoir plus sur la VMC simple flux.