Un nouveau rapport publié par Enedis apporte un éclairage sur le pilotage de la recharge des véhicules électriques, et explique son intérêt pour le client final, ainsi que pour l’ensemble des acteurs de l’écosystème. On y apprend notamment que le pilotage de la recharge permettrait aux électromobilistes de réaliser chaque année au moins 90 euros d’économies par voiture.
Optimiser la recharge grâce au pilotage
Imperméable à la crise sanitaire qui continue d’affecter lourdement le secteur automobile, le marché des véhicules électriques connait en 2020 une année record, avec, depuis le début de l’année, près de 158 000 nouvelles immatriculations, soit une augmentation de 211 % en un an. En ce qui concerne la recharge, la France compte aujourd’hui près de 30 000 bornes de recharge ouvertes au public, un nombre qui devrait atteindre 100 000 unités à l’horizon 2022, objectif fixé par le gouvernement dans le Contrat stratégique de la filière automobile.
Ces chiffres témoignent d’une montée en puissance de la mobilité électrique, avec un déploiement qui devrait être soutenu jusqu’en 2035, d’après les projections officielles. De précédentes études réalisées par Enedis et le Réseau de Transport d’Électricité (RTE) ont démontré que l’intégration de la mobilité électrique au sein du système électrique français ne présente pas de difficulté particulière pour le réseau, ni au niveau local ni au niveau national.
Mais, malgré cette capacité du réseau à intégrer le nombre croissant de véhicules électriques en circulation, le dernier rapport publié par Enedis préconise néanmoins d’optimiser le pilotage de la recharge des véhicules électriques, ce qui permettra notamment à l’utilisateur de réaliser des économies d’énergie.
Comment réaliser des économies d’énergie grâce au pilotage de la recharge ?
Enedis a identifié trois façons de piloter la recharge de son véhicule électrique qui permettent de réaliser des économies d’énergie.
Le pilotage temporel de la recharge
L’électromobiliste choisit de décaler la recharge au moment où le prix variable de l’électricité consommée est le plus faible. La différence de tarif entre les heures creuses et les heures pleines, de près de 25 %, incite ainsi les utilisateurs à recharger durant les heures creuses pour diminuer leur facture d’électricité.
Le pilotage de la puissance de recharge
L’utilisateur choisit de réduire la puissance de la recharge en contrôlant l’appel de puissance, cela afin de s’assurer de ne pas dépasser la puissance souscrite auprès du fournisseur ou la puissance de raccordement.
Enedis explique dans son étude que ce mode de recharge permet d’éviter deux dépenses. La première concerne l’augmentation de l’abonnement annuel, dont le prix dépend de la puissance souscrite. « Un client particulier qui augmente son abonnement de 3 kW pour accueillir une borne de recharge équivalente à cette puissance paiera un supplément de l’ordre de 30 €/an. Un client entreprise peut payer jusqu’à 120 €/an pour la même augmentation de puissance », illustre le rapport.
La deuxième dépense concerne celle engagée pour renforcer le raccordement électrique. Au niveau du client particulier, il s’agira de souscrire à une offre de raccordement intelligente, plutôt qu’à une offre de raccordement dite de référence. Présenté comme étant plus rapide, moins cher, mais demandant plus de flexibilité, le raccordement intelligent rend possible la limitation ponctuelle des consommations, « lorsque des congestions apparaissent sur les ouvrages auxquels le site est raccordé ».
Le pilotage pour maximiser l’autoconsommation
Avec ce pilotage, les utilisateurs qui pratiquent l’autoconsommation choisissent de recharger leur véhicule avec le surplus de production solaire en journée plutôt que de recharger le soir. Ils économisent ainsi sur la recharge du soir, mais perdent le bénéfice du surplus d’énergie généré durant la journée. Ce mode reste tout de même avantageux sur le plan économique puisque l’étude nous rapporte un gain de 1,75 à 4 € pour recharger une batterie pour les clients particuliers, et entre 0 et 1,75 € pour une recharge dans une entreprise.
De 90 à 320 euros d’économies par an sur la facture
Le rapport d’Enedis établit quelques estimations concernant le gain qui peut être obtenu grâce au pilotage de la recharge, faisant état d’économies assez variables selon le profil d’utilisateurs.
Quand l’utilisateur d’une voiture citadine, parcourant 12 000 km par an (avec une puissance de 16 kWh/100 km), peut espérer réaliser 90 euros d’économies chaque année, le conducteur d’une berline, avec une utilisation plus intensive de son véhicule (15 000 km/an à 23 kWh/100 km) et une augmentation de puissance souscrite, peut s’attendre à réduire sa facture de 318 euros.
>> Pour plus d’informations, consultez le rapport d’Enedis « Pilotage de la recharge de véhicules électriques — Opportunité pour le consom’acteur et le réseau public de distribution de l’électricité ».