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Produire son électricité avec ses voisins, c’est possible ! L’autoconsommation collective permet de partager une électricité issue d’énergie renouvelable (le plus souvent solaire), produite sur un même site ou un même quartier. Promotelec vous explique comment cette pratique, encore récente, mais en plein essor, transforme la manière de consommer et de penser l’électricité.
Immeubles, écoles, hangars agricoles… Les panneaux photovoltaïques fleurissent de plus en plus sur les toits des bâtiments. Mais que faire lorsque l’on produit plus d’énergie qu’on en consomme ? L’autoconsommation collective répond à cette question : elle permet à plusieurs foyers, entreprises ou collectivités de mutualiser la production locale d’électricité renouvelable et d’en répartir les bénéfices. Une démarche à la fois écologique, économique et citoyenne, participant pleinement à la transition énergétique.
Qu’est-ce que l’autoconsommation collective ?
L’autoconsommation collective consiste à partager la production électrique (issue d’énergies renouvelables), d’un ou plusieurs producteurs entre un ou plusieurs consommateurs, constitués en personne morale.
Le cadre juridique de l’autoconsommation collective a été fixé par l’ordonnance n°2016-1019 du 27 juillet 2016, ratifiée par la loi n° 2017-227 du 24 février 2017, puis complétée par le décret n°2017-676 du 28 avril 2017. Ce dispositif, aujourd’hui encadré par le Code de l’énergie, précise les conditions dans lesquelles plusieurs consommateurs (privés, entreprises ou collectivités) peuvent mutualiser leur production électrique tout en restant raccordés au réseau public.
Pour garantir un véritable ancrage local, la réglementation fixe un périmètre géographique précis : les participants doivent être situés dans un rayon maximal de deux kilomètres entre les points de production et de consommation.
Depuis un arrêté du 21 février 2025, le seuil de puissance maximale autorisé pour ce type d’installation, a été porté à 5 MW, contre 3 MW auparavant. Ce relèvement, qui concerne la puissance totale des installations associées, ouvre la voie à des projets collectifs plus ambitieux : écoquartiers, copropriétés, zones d’activités ou bâtiments publics souhaitant partager leur production à plus grande échelle.
Comment l'autoconsommation collective fonctionne-t-elle au quotidien ?
L’autoconsommation collective repose sur un principe simple : produire localement de l’électricité renouvelable et la partager entre plusieurs consommateurs situés à proximité. Dans la grande majorité des projets, cette électricité provient d’installations photovoltaïques installées sur les toitures d’immeubles, de logements collectifs ou d’équipements publics.
L’énergie produite est injectée sur le réseau, puis répartie entre les participants selon des règles définies par contrat. Cette répartition est assurée par le gestionnaire du réseau public, Enedis dans la plupart des cas, qui mesure les flux d’électricité via les compteurs Linky et attribue à chaque participant la part d’énergie produite localement qu’il consomme.
Pour assurer le bon fonctionnement de ces opérations, des outils de pilotage intelligents sont déployés : plateformes numériques, applications de suivi en temps réel, systèmes de gestion partagée. Ils permettent de visualiser la production et la consommation de chacun, d’ajuster les usages et de favoriser une meilleure autonomie énergétique à l’échelle locale. Un levier majeur pour améliorer la résilience des territoires et encourager une consommation plus responsable.
Autoconsommation collective : quels avantages pour les particuliers ?
L’autoconsommation collective séduit autant par son esprit de partage que par ses bénéfices concrets. Pour les ménages participants, les gains sont multiples : économiques, écologiques et patrimoniaux.
- Réduction des factures : en consommant une part d’électricité produite localement, les foyers achètent moins d’énergie sur le réseau national. Selon l’ADEME, l’autoconsommation permet de réduire de 20 % à 40 % sa facture d’électricité annuelle. Le reste de la consommation est complété par le fournisseur habituel, comme dans tout contrat classique.
- Transition énergétique locale : en participant à un projet collectif, les particuliers deviennent acteurs de la production d’énergie. Ces opérations, souvent initiées par les collectivités locales, favorisent l’usage d’une électricité renouvelable produite à proximité tout en renforçant l’autonomie énergétique des habitants.
- Valorisation du logement : intégrer un immeuble ou un lotissement équipé d’une installation photovoltaïque partagée représente un atout patrimonial. La performance énergétique et la production locale deviennent des critères de valorisation immobilière, notamment dans les zones urbaines engagées dans des démarches durables.
Les étapes pour rejoindre ou lancer un projet d’autoconsommation collective
Vous souhaitez participer à une opération d’autoconsommation collective ? Le parcours est encadré, mais accessible, à condition d’être bien accompagné.
Voici les principales étapes à suivre :
- Identifier et définir un projet local : certaines collectivités, bailleurs ou copropriétés ont déjà mis en place des opérations d’autoconsommation collective, mais il est tout à fait possible d’en créer une nouvelle, à l’échelle d’un immeuble, d’un quartier ou d’un lotissement. Il est nécessaire d’identifier et de rassembler les futurs participants (habitants, gestionnaires, producteurs) qui devront tous être raccordé au réseau et avoir un compteur communicant, et de définir les besoins communs avant d’étudier la faisabilité technique et juridique.
- Étudier la faisabilité technique : avant toute installation, il est recommandé de faire appel à un bureau d’études spécialisé et si vous souhaitez bénéficier d’aides financières, il est impératif de faire appel à un professionnel qualifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Ces acteurs évaluent le potentiel solaire, la puissance installable et les besoins de raccordement. Enedis, de son côté, intervient uniquement pour le raccordement et la gestion des flux, une fois le projet validé.
- Créer la structure juridique : le porteur de projet doit définir une Personne Morale Organisatrice (PMO) qui rassemble producteurs et consommateurs. Elle assurera la coordination des différents participants. Ce peut être une association, une société, une collectivité, etc. Elle gère les participants, la répartition de la production d’électricité en accord avec tous et accessoirement, le mandat de facturation. Enedis supervise la mesure, la gestion des flux et la redistribution de l’électricité selon les clés de répartition définies.
- Rechercher les soutiens financiers : les projets peuvent bénéficier d’aides locales, de dispositifs régionaux ou d’exonération fiscale, mais, contrairement à l’autoconsommation individuelle, il n’est pas prévu de prime nationale directe pour le partage. Les installations bénéficient, par ailleurs, d’un soutien de l’État via la vente du surplus d’électricité à un tarif subventionné (garanti). Attention : les aides publiques de l’État ne sont pas cumulables avec les aides locales, régionales ou en provenance de l’Union européenne.
L’autoconsommation collective ouvre la voie à un nouveau modèle énergétique : plus local, plus solidaire et plus durable. Produire, partager et consommer autrement : un geste collectif pour réduire sa facture, mais aussi pour participer activement à la transition énergétique. Pour en savoir plus sur l’autoconsommation collective, consultez le centre de ressources Promotelec.
