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Entre explications réglementaires et conseils techniques, Promotelec vous explique tout ce que vous devez savoir pour installer un éclairage de sécurité dans un bâtiment d’habitation.
Quelques notions sur l’éclairage électrique d’un bâtiment
L’éclairage électrique fait partie des équipements essentiels à la bonne exploitation d’un bâtiment. Pour cela, il existe trois types d’éclairage :
- l’éclairage normal, obligatoire et alimenté par le réseau d’alimentation électrique ;
- l’éclairage de remplacement, qui permet de maintenir l’exploitation du bâtiment en cas de coupure de l’éclairage normal ;
- l’éclairage de sécurité, qui permet d’évacuer les personnes du bâtiment en cas de coupure de l’éclairage normal et de remplacement.
La réglementation (1) impose que l’éclairage de sécurité soit en veille pendant l’exploitation de l’établissement. En cas de panne de l’éclairage normal/remplacement, l’éclairage de sécurité doit être alimenté par une source de sécurité d’une autonomie d’au moins une heure.
Il existe deux types de technologies d’alimentation des blocs d’éclairage de sécurité : les blocs autonomes que l’on retrouve dans les bâtiments d’habitation, et la source centralisée, obligatoire dans les établissements recevant du public (ERP).
Les blocs autonomes sont équipés d’une batterie pour fonctionner sans recourir au réseau électrique d’alimentation. Il existe trois sortes de blocs autonomes : les blocs autonomes d’éclairage de sécurité (BAES) d’évacuation, les blocs autonomes d’éclairage de sécurité (BAES) d’ambiance, ainsi que les blocs autonomes d’éclairage de sécurité pour habitation (BAEH).
Les obligations d’éclairage pour les bâtiments d’habitation
Dans l’habitat, les règles pour l’éclairage de sécurité sont définies par l’arrêté du 31 janvier 1986 relatif à la protection contre l’incendie des bâtiments d’habitation.
Ces règles s’appliquent aux immeubles d’habitation, y compris les logements-foyers dont le plancher du logement le plus haut est, au plus, à 50 m au-dessus du sol, accessible aux engins des services publics de secours et de lutte contre l’incendie.
Les exigences d’éclairage de sécurité varient selon le classement des bâtiments :
Zoom sur les blocs autonomes
Les blocs autonomes doivent être conformes à la norme européenne NF EN 60598.2.22 et aux normes françaises NFC 71-800 / 801/ 805. La marque NF AEAS permet de garantir la conformité des équipements avec les normes en vigueur.
Les blocs autonomes utilisés pour l’éclairage d’évacuation peuvent être (3) :
- source lumineuse LED 45lm/1h
- non permanent à fluorescence équipé d’un système automatique de test intégré (SATI, système conforme à la norme NF C 71‐820 {mai 1999}) ;
- à diode électroluminescente (ou autres sources lumineuses) équipé d’un système SATI.
Les blocs autonomes utilisés pour I ‘éclairage d’ambiance ou anti‐panique peuvent être (4) :
- Source lumineuse LED 450lm/1h
Les BAEH sont les blocs autonomes qui doivent être installés dans les bâtiments d’habitation. Ils ont une autonomie de cinq heures, contrairement aux BAES qui ont une autonomie d’une heure. Les BAEH viennent compléter les BAES dans les locaux destinés au sommeil 45lm/1h + 81m/5h
Comment installer les blocs autonomes ?
Les câbles ou conducteurs d’alimentation et de commande pour les BAES doivent être non propagateurs de flamme, de la catégorie C2, selon la classification et les modalités d’attestation de conformité définies dans l’arrêté du 21 juillet 1994.
La dérivation électrique qui alimente un bloc autonome doit être issue d’une dérivation prise en aval du dispositif de protection et en amont du dispositif de commande de l’éclairage normal du local ou du dégagement où est installé ce bloc (5).
Pour les BAES
Les BAES d’évacuation doivent être espacés de 15 mètres maximum.
Les BAES d’ambiance doivent être séparés par une distance maximale égale à quatre fois la hauteur d’installation au-dessus du sol, une exigence qui prévaut pour un minimum de deux blocs.
Pour les BAEH
Un BAEH doit être installé à chaque étage et palier d’un immeuble, dans les sas, les circulations et dégagements ainsi que les couloirs obscurs ou tout changement de direction.
1) Art. 7 du Règlement de sécurité contre l’incendie relatif aux établissements recevant du public.
3) At. EC12 §4 du Règlement de sécurité contre l’incendie relatif aux établissements recevant du public.
4) Art. EC12 §5 du Règlement de sécurité contre l’incendie relatif aux établissements recevant du public.
5) Art. EC12 §3 du Règlement de sécurité contre l’incendie relatif aux établissements recevant du public.
EXPLOITATION ET MAINTENANCE DES INSTALLATIONS D’ECLAIRAGE DE SECURITE
L’éclairage de sécurité doit être mis à l’état de veille pendant les périodes d’exploitation.
L’éclairage de sécurité doit être mis à l’état de repos ou d’arrêt lorsque l’installation d’éclairage normal est mise intentionnellement hors tension
Dans le cas d’une source centralisée constituée d’une batterie d’accumulateurs, l’exploitant agit sur les dispositifs de mise à l’état d’arrêt des alimentations électriques de sécurité prévus à l’article EL 15.
Dans le cas de blocs autonomes, l’exploitant doit, après ouverture du ou des dispositifs de protection générale, mettre à l’état de repos les blocs autonomes qui sont passés à l’état de fonctionnement, en agissant sur le ou les dispositifs de mise à l’état de repos.
Vérifications réalisées par l’exploitant
L’exploitant doit s’assurer périodiquement :
- une fois par mois :
- du passage à la position de fonctionnement en cas de défaillance de l’alimentation normale et à la vérification de l’allumage de toutes les lampes (le fonctionnement doit être strictement limité au temps nécessaire au contrôle visuel).
- de l’efficacité de la commande de mise en position de repos à distance et de la remise automatique en position de veille au retour de l’alimentation normale.
- une fois tous les six mois : de l’autonomie d’au moins 1 heure.
Dans les établissements comportant des périodes de fermeture, ces opérations doivent être effectuées de telle manière qu’au début de chaque période d’ouverture au public, l’installation d’éclairage ait retrouvé l’autonomie prescrite.
Ces opérations peuvent être effectuées automatiquement par l’utilisation de blocs autonomes comportant un système automatique de test intégré (SATI)
Les opérations ci-dessus, et leurs résultats doivent être consignés dans le registre de sécurité.
Maintenance et vérifications techniques réalisées par l’exploitant
- L’exploitant de l’établissement dispose en permanence de lampes de rechange correspondant aux modèles utilisés dans l’éclairage de sécurité, que celui-ci soit alimenté par une source centralisée ou constitué de blocs autonomes.
- Une notice descriptive des conditions de maintenance et de fonctionnement est annexée au registre de sécurité.
Elle comporte les caractéristiques des pièces de rechange.
- L’entretien des blocs autonomes doit être réalisé dès qu’une anomalie est constatée. Cette constatation peut être réalisée grâce aux voyants du système SATI pour les blocs autonomes qui en sont dotés.
- Ces opérations d’entretien doivent être consignées dans le registre de sécurité.
La norme NF C 71-830 d’août 2003 définit les règles applicables pour la maintenance des BAES et BAEH :
- la maintenance mensuelle et semestrielle effectuée par l’exploitant.
- la maintenance annuelle effectuée par une personne qualifiée.
- la récupération des composants interchangeables (accumulateurs, tubes fluorescents, etc.).