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La mise en œuvre d’une infrastructure de recharge pour véhicule électrique (IRVE) doit être réalisée en respectant les règles de sécurité en matière d’installation électrique. Pour vous aider dans votre intervention, voici les points clés à respecter pour avoir une installation IRVE sûre et performante.
1. Les différentes architectures de raccordement au réseau public de distribution
Le raccordement d’une IRVE peut se faire selon plusieurs architectures :
- Raccordement en aval du point de livraison (PDL/PRM)[1] existant (maison individuelle ou services généraux d’un bâtiment d’habitation collectif) ;
- Création d’un nouveau point de livraison (PDL/PRM) dédié à l’IRVE ;
- Création d’un PDL/PRM pour chaque emplacement de stationnement.
2. Le respect des référentiels techniques et normatifs
La mise en œuvre d’une IRVE nécessite de suivre les dispositions prévues par :
- la NF C 14-100 pour l’installation de branchement en amont du ou des points de livraison (PDL) ;
- la NF C 15-100 pour les circuits situés en aval d’un PDL ;
- les exigences minimales de sécurité électrique explicitées dans le guide Promotelec pour les parties existantes de l’installation électrique (c’est-à-dire, autre que l’IRVE).
3. La mise à la terre
Veillez à la présence d’une installation de mise à la terre.
En son absence, outre le risque d’électrisation voire d’électrocution, certains véhicules électriques ne peuvent pas se recharger correctement.
4. Bien choisir les socles de prise de courant
Le type de socle dépend du mode de charge du véhicule électrique.
Recharge normale ou rapide
La recharge est par définition normale lorsque la puissance soutirée au point de recharge est inférieure ou égale à 22 kW. Elle est à privilégier pour les places de stationnement dit principal, sur lesquelles les véhicules stationnent pendant plusieurs heures, typiquement en habitation. La puissance habituellement soutirée en habitation est au maximum de 7kW.
La recharge est dite rapide (ou à haute puissance) lorsque la puissance soutirée au point de recharge est supérieure à 22kW. Elle correspond à des besoins de recharge d’appoint ou de réassurance. Elle est adaptée pour des bornes de recharge ouvertes au public, par exemples dans des centres commerciaux ou sur des aires d’autoroutes.
Les modes de charge et les types de prises associées
Modes de charge 1 et 2 (normales voire lentes)
Ces modes correspondent à des charges normales (voire lentes) qui s’effectuent par un cordon nomade branché sur un socle de prise de courant pour usage domestique au brochage français 16 A 2P+T .Ce socle est conforme à la NF C 61-314 et à son annexe LL. Il doit être adapté à la recharge normale d’un véhicule électrique et identifié comme tel. Ce socle doit posséder des obturateurs d’alvéoles.
Les obturateurs sont destinés à empêcher l'introduction d'un objet métallique dans une seule alvéole, en assurant ainsi la protection des enfants.
Le mode de charge 2 intègre un boîtier de contrôle (IC-CPD – in-cable control and protection device) sur le câble d’alimentation fourni par le constructeur du véhicule. Ce boîtier de contrôle limite le courant de recharge du véhicule à une valeur définie par le fabricant, au travers d’une communication dédiée (fonction pilote intégrée au boîtier).
Mode de charge 3 (courant alternatif)
Ce mode de charge en courant alternatif se caractérise par l’échange bidirectionnel d’informations entre la borne et le véhicule à charger. Il permet ainsi de piloter la recharge en la décalant dans le temps et/ou en modulant à la hausse comme à la baisse la puissance appelée par le point de recharge. Le mode 3 est utilisé pour la recharge normale ou rapide.
En mode 3, la borne doit présenter un socle de prise de courant ou la prise mobile de type 2S (avec obturateurs) conforme à la norme NF EN 62196-2. Au delà de 32A, un socle de prise de courant ou une prise mobile de Type 2 peut être mis en œuvre.
Les obturateurs sont destinés à empêcher l'introduction d'un objet métallique dans une seule alvéole, en assurant ainsi la protection des enfants.
Mode de charge 4 (recharge rapide)
Ce mode est principalement utilisé pour la recharge rapide (> 22 kW) en courant continu. Le câble est relié par construction à la borne et la prise mobile est de type Combo 2 ou CHAdeMo conforme à la NF EN 62196-3 A ce jour, il n’est que très rarement mis en œuvre en habitation.
5. La protection des circuits
Chaque borne de recharge ou socle de prise de courant pour la charge des véhicules électriques est alimenté par un circuit spécialisé.
Les circuits terminaux doivent être protégés à leur origine contre les surintensités par un disjoncteur En outre, chaque point de recharge doit être protégé individuellement par un DDR à haute sensibilité (≤ 30 mA).
Le DDR à mettre en œuvre pour les modes 1 et 2 doit être au moins de Type A (ou F) pour un circuit de recharge monophasé et un DDR de Type B pour un circuit de recharge en triphasé. Pour le mode 3, le DDR à mettre en œuvre doit être soit de Type A (ou F) avec un dispositif approprié qui assure la coupure de l’alimentation lorsque le courant de défaut en continu est supérieur à 6 mA, soit de Type B.
Puissance électrique disponible et Changement de palier technique
Si le syndic s’oriente vers la création d’un PDL/PRM dédié à l’IRVE
Un état de la colonne de distribution est à réaliser en concertation avec le gestionnaire du réseau public de distribution (GRD). Cet état permet d’évaluer la puissance disponible au niveau de l’installation de branchement en amont, et si cette réserve de puissance est suffisante pour accueillir le nouveau PDL envisagé.
Si cette réserve de puissance est insuffisante, un renforcement de l’installation de branchement est nécessaire, avec l’accord préalable du GRD. Dans le cas des logements collectifs, selon que la colonne est en concession ou hors concession, les travaux sont soit intégralement à la charge du demandeur, soit avec une réfaction fixée par arrêté ministériel.
Si le syndic s’oriente vers l’alimentation de l’IRVE par le PDL existant des parties communes
L’installateur doit vérifier si la puissance souscrite est suffisante par rapport aux besoins de puissance pour la recharge des véhicules électriques. Il se peut que le palier technique de raccordement doive être augmenté, typiquement en passant d’un branchement à puissance limitée à un branchement en puissance surveillée. Ce changement de palier technique s’accompagne d’une augmentation du courant de court-circuit au point de livraison, ce qui nécessite de vérifier que le pouvoir de coupure des dispositions de protection des circuits existants reste suffisant.
Dans le cas des logements collectifs, la création d’une IRVE alimentée par le PDL existant des parties communes/services généraux ne doit pas diminuer le niveau de sécurité de l’installation électrique existante, notamment vis-à-vis des courants de courts-circuits. En cas de changement de palier technique de raccordement, il peut s’avérer nécessaire de remplacer les dispositifs de protection des circuits existants par d’autres ayant des pouvoirs de coupure plus élevés.
Attestation de conformité CONSUEL
Avec la publication du décret n° 2021-546 du 4 mai 2021, la mise en service d’une IRVE est depuis le 6 mai 2021 conditionnée par l’obtention d’une attestation de conformité (AC) visée par le Consuel dans les cas explicités ci-après.
Pour l’installation de toute nouvelle IRVE, qu’il y ait ou non création d’un nouveau point de livraison (PDL/PRM), l’attestation de conformité est obligatoire :
- dans les bâtiments collectifs d’habitation, quelle que soit la puissance de l’IRVE ;
- dans les autres emplacements (bâtiment individuel d’habitation, établissement recevant des travailleurs et/ou du public, domaine public), lorsque la puissance de l’IRVE est supérieure à 36 kW.
En cas de modification d’une IRVE existante, quel que soit le secteur (résidentiel, tertiaire, domaine public…), lorsque l’ajout de points de recharge conduit soit à une IRVE de puissance supérieure à 36 kW, soit à un changement de puissance (passage de C5 – puissance limitée à C4 – puissance surveillée) au niveau du PDL/PRM (que ce PDL soit dédié ou non à l’IRVE), l’attestation de conformité est obligatoire mais n'est pas demandée par le gestionnaire du réseau de distribution.
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